Les surprises de l'héritage

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Les surprises de l’héritage

dimanche 21 mai 2006, par Nicolas Stephant


L’une des manière les plus courantes de s’élever, pour un jeune noble, était assurément de trouver une épouse pourvue d’une belle dot et d’agrandir ainsi son patrimoine. Selon ce critère, Léon de Pierrepont avait fait un beau mariage en la personne de Guillemette Vipart. Nous croyons que cette alliance n’était pas étrangère aux derniers déroulements de la guerre de cent ans en Normandie mais nous y reviendrons peut-être dans un autre article.

Guillemette était la fille de Guillaume Vipart [1], seigneur de Launay et de Brucourt qui avait accumulé d’importants avoirs au cours de sa carrière de Bailli en chef du comté d’Auge (le bailli était nommé par le roi pour le représenter dans le comté). Il suffit, pour se convaincre de sa réussite, d’admirer son gisant qui est conservé à l’Institut des Arts de Chicago. Son statut de serviteur du roi pouvait être également très utile en rapprochant Léon de la faveur royale, ce qui lui a peut-être permis d’obtenir le titre de gouverneur du comté de Laval que certains lui attribuent.

Mais, si la mariée était belle, elle allait le devenir encore plus que prévu par la graçe d’un funèbre hasard qui allait frapper sa nombreuse fratrie. Quatre frères et au moins une soeur pouvaient lui disputer l’héritage de son père, mais pas un seul de ses frères n’eut de descendance (même si certains se marièrent) et sa soeur, au lieu d’être une concurrente, contribua finalement de belle manière à augmenter ses biens en lui permettant de récupérer le fief d’Esquay. Celle-ci, en effet, avait fait alliance avec le seigneur de ce lieu mais ce mariage resta stérile et Gilles de Pierrepont, le fils de Léon et de Guillemette obtiendra finalement ce fief vers 1529. Cette succession de hasards, a inauguré une longue présence des descendants de Gilles à Esquay et sans doute aidé ce dernier a trouver une belle alliance à son tour.

Lui et son frère Richard sont les ancêtres de la plupart des membres de cette famille qui portait "de gueules au chef endenté d’or" et ils vont agrandir encore les biens de la famille par mariage pour eux et pour leurs enfants.

Au point, qu’à cette époque, on peut parler d’un âge d’or de cette branche qui est à l’origine soit de la réussite future de leur descendance, soit de sa résistance aux coups qui vont lui être portés pendant les guerres de religion.

Nicolas STEPHANT

Pour en savoir plus : Le château d’Esquay




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