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Quand le(s) fief(s) de Gonneville entre(nt) t'il(s) dans le patrimoine de Pierrepont ?

Quand le(s) fief(s) de Gonneville entre(nt) t’il(s) dans le patrimoine de Pierrepont ?

samedi 24 avril 2004, par Geoffroy de Pierrepont

Deux périodes distinctes mentionnent les Pierrepont parmi les feudataires de Gonneville : vers 1039 et de nouveau à compter de 1528. Qu’est-il advenu entre temps ?. Le fief de Gonneville subit-il en 1205, la commise de Philippe Auguste pour rentrer dans la maison de Pierrepont de nouveau par alliance seulement en 1528 ? Une tout autre hypothèse nous renvoie vers deux fiefs différents...


D’après l’arbre de Feugères, la voûte de la chambre des comtes de Paris, atteste que Geoffroi et Robert aumônèrent la dîme de Gonneville en 1039. Cette inscription fait du fief de Gonneville le plus ancien connu pour cette maison en Normandie.

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Vierge à l’enfant
Statue en bois, XIV-XVème siècle, chapelle du manoir de Gonneville

Aussi avons nous rapproché cette donnée des sources qui affirment que Robert Ier aurait distingué cette famille pendant la conquête du Cotentin (911-933).

Pourtant en ce qui concerne l’histoire moderne, le fief de Gonneville en Cotentin ne semble entrer dans la maison de Pierrepont qu’en 1528 par l’apport de Barbe de Cambernon, demoiselle du lieu, à son époux.

Il en sortira définitivement en 1731 par le mariage de Marie-Françoise de Pierrepont à Monsieur Simon.

Qu’est-il adevenu entre temps de ce fief ?

Une première hypoyhèse : la commise de 1204

ca933 - Le fief de Gonneville entre dans la maison de Pierrepont à l’occasion de la conquête du Cotentin, et de l’adoubement d’Hugh Ier par le Duc Robert.

1039 - Peu avant la Conquête, la maison de Pierrepont est toujours possessionnée à Gonneville, sans que ce fief, ainsi que l’atteste l’aumône de sa dîme ne constitue un actif "stratégique" du patrimoine de la maison.

1205 - A l’instar du fief de Saint-Nicolas, le domaine de Gonneville est commis par Philippe Auguste puisqu’entre les mains de Simon de Pierrepont, dont les possessions anglaises ont déterminé le choix de suzeraineté.

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Manoir de Gonneville
XVème siècle, il fut bâti sur les ruines de l’ancien château féodal. Les Pierrepont, protestants seraient ensevelis dans la cour du château

1528 - Le mariage de Barbe de Cambernon avec Richard Ier de Pierrepont de Saint-Marcouf fait de nouveau entrer le domaine dans la maison de Pierrepont.

Les questions que nous souhaitons résoudre sont les suivantes :
- Quels éléments pourraient préciser l’entrée du fief vers 933 ?
- Quels éléments pourraient venir étayer l’hypothèse de la commise ?
- Les Pierrepont de 1528 avaient t-il connaissance qu’ils descendaient des premiers feudataires de Gonneville ?

mais surtout :

- Quels éléments peuventnous aider à localiser précisément le fief de 933 ?

Car de la réponse à cette question, dépend la seconde hypothèse, qui viendrait compléter la première :

Seconde hypothèse : Il s’agit de deux fiefs différents

Il existe en effet plusieurs Gonneville en Normandie. Or au XIème siècle, Ingobrand de Pierrepont [1], naît à Saint-Sauveur, près de Rouen et non loin de...Gonneville en Auge, ou Gonneville sur Mer, ou Gonneville sur Honfleur, à moins qu’il ne s’agisse un peu plus loin, de l’actuel Gonneville...sur Scie... En tout cas, rien ne nous le rapproche de Gonneville en Blainville, dans le Cotentin. Par ailleurs, l’aumône de la dîme en 1039 au bénéfice de l’abbaye de Fécamp peut-être, sans l’assurer, un indice de plus allant dans le sens d’une localisation proche du monastère.

Cette seconde hypothèse viendrait infléchir l’interprétation de la première dans le sens d’une complexité plus grande, mais que nous ne sommes pas en mesure d’écarter en l’état de nos connaissances.



1 Message

  • Nos derniers travaux révèlent une erreur de transcription dans l’arbre de Feugères. Il faudrait lire Cuverville (sur Yères) au lieu de Gonneville. L’arbre de Feugères, dont l’origine est sans doute très postérieure (XVIème ou XVIIème siècles ?, voir l’article de N.Stéphant sur l’ancêtre sulfureux), est issu d’une tradition partiellement orale. Il nous a habitués au mélange de ses nombreuses indications précieuses et vraies, et d’imprécisions voire de contresens.

    Ainsi le fief mentionné avec la date de 1039 dans l’arbre de Feugères, et dont la dime aurait été cédée par Geoffroy et Robert lors de la fondation de l’abbaye du Tréport est en fait localisé à proximité de cette dernière, dans le comté d’Eu, à la frontière entre la Normandie et le Ponthieu (lire l’article de Stéphane Lecouteux sur la parenté probable de Pierrepont avec cette maison), ce qui semble effectivement plus cohérent avec la confirmation évoquée par l’arbre de Feugères par le comte d’Eu en Auge.

    Par ailleurs la date de 1039 n’est pas celle évoquée par la charte de fondation de l’abbaye, et dont les manuscrits parvenus jusqu’à nous propose une date contestée (1036) pour la fondation de l’abbaye, alors que les historiens la situent plutôt autour de 1050.

    Nous publierons donc prochainement sur www.depierrepont.net un article sur cette charte de fondation de l’abbaye Saint-Michel du Tréport, et ce qu’elle nous apprend des Pierrepont à la veille de la conquête de l’Angleterre.

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